Citation du moment

« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

mardi 27 mai 2014

Analyse post-élections européennes

Au lendemain des élections européennes il est temps de revenir sur les propositions des nombreuses listes présentent et sur les résultats, attendus, du scrutin.

Un mot sur la campagne : enclavée entre les élections municipales françaises, les jours fériés de mai, et l’annonce des beaux jours, cette courte campagne (3 semaines) laisse peu de temps aux débats. L’envoi des tracts aux électeurs se fait dans les derniers jours (le vendredi pour moi), certainement souvent trop tard pour être pris en considération par les électeurs. Électeur dans la circonscription Sud-Est 12 listes étaient présentes dans mon enveloppe. On peut facilement les diviser en deux groupes de 6 : ceux qui étaient sur d’avoir des élus, et les autres. Dans le premier groupe on trouve le Front National (FN), l’UMP, le Parti Socialiste (PS), les centristes européens (UDI-MoDem), les écologistes (EELV), et le Front de Gauche (FdG). Les autres listes, aspirant pour certaines à avoir un élu, étant les souverainistes de Debout la République (DLR), trois mouvement citoyens l’un mené par D.Payre (Nous Citoyens), plutôt libéral et européistes, le second étant Nouvelle Donne plus social, et enfin une liste écologiste rejetant l’alliance PS-EELV, s’ajoute une liste ouvertement communiste : Lutte Ouvrière, et des Régionalistes (Région et Peuples Solidaires).

Cette diversité était accrue par des listes non représentées ni dans ces enveloppes ni par des affiches. Si le choix est un élément critique en démocratie, le déferlement de 20 listes ou plus est pour moi contre-productif : le débat ne peut pas avoir lieu dans de bonnes conditions. Les douze listes énumérées ci-dessus constituent pour moi un maximum raisonnable.

En étudiant plus précisément ces listes on trouve deux listes fondamentalement europhobes : le FN et DRL. Notons que leurs idéologies n’ont rien en commun et qu’ils ne sont pas contre l’Europe, l’Europe des nations qui travaillent ensembles, mais contre l’Union Européenne, une liste eurosceptique : le Front de Gauche remette en cause le fonctionnement de l’Union sans vouloir la jeter à terre, les autres sont, à des degrés divers, plutôt européistes. 

Voici la bonne nouvelle réclamée par un commentaire de De Gauche :
L’Union Européenne n’est pas morte ! Une majorité des listes mais aussi des sièges sont toujours aux mains des pro-Union.


Que dire des listes PS et UMP : l’un a réuni tous les pouvoirs durant une décennie, et c’est, depuis 2 ans, le tour du second. Certes avec de bonnes actions (au crédit de l'un et l'autre) mais trop peu, et surtout une défiance, en grande partie mérité, de la part des français vis-à-vis de ces ex-partis de pouvoir. Que trouve-t-on dans leurs tracts ? Rien d’autres que des promesses déjà formulées maintes fois. Pourquoi croire qu’elles seront tenues cette fois ? J’ai cherché une vision de l’Europe dans ces deux professions de foi, en vain.

Le FN, utilise toujours les peurs pour attirer l’électorat à lui, surtout la plus vieille peur des peuples : celle de disparaître, annihiler par l’étranger, le barbare, l’autre. Mais il utilise aussi le rejet à la fois de l’UMP et du PS qui se sont partagé le pouvoir ces dernières décennies, mais aussi d’une Union Européenne opaque pour le peuple, préférant parler de Bruxelles plutôt que de l’Europe, de l’UMPS plutôt que de l’Europe. Dans leur démarche actuelle de dé-diabolisation pas, ou peu, de trace de racisme sur ce tract, opération séduction réussit, élection gagnée…

Le Front de Gauche, fidèle à sa ligne de 2012 veut représenter la nouvelle gauche française, loin de la sociale démocratie prôné par l’Elysée. Les déçus du PS sont clairement visé, le succès est limité, probablement par une faible mobilisation (57% d’abstention), un certain pragmatisme des électeurs de gauche : le socialisme oui, mais pas sans libéralisme (sur ce sujets les communistes du FdG font office d’épouvantail), enfin par le pouvoir d’attraction historique du PS.

Avec Debout la République et son slogan européen « ni système, ni extrême », N.Dupont-Aignan représente une alternative crédible pour les eurosceptique et europhobe qui ne se retrouve pas dans l’extrême droite. Le projet présenté est clair, on peut s’interroger sur ses faibles scores aux élections étant donné la monté de l’euroscepticisme et la désunion de l’UMP. La formule Gaullisme social (donc économiquement au centre gauche) avec un souverainisme convaincu ne semble pas convaincre. Il serait pourtant plus facile de construire un avenir avec DLR qu’avec le Front National.

Passons aux européistes convaincus, assez éloignés l’un de l’autre sur l’échiquier politique français, EELV et l’union des centristes UDI-MoDem, se rapprochent sur les questions européennes : une démocratisation des instances européennes, un pas de plus vers un fédéralisme européen, qui fait peur mais qui permettrait de ne pas subir la mondialisation. Economiquement on retrouve de grandes lignes sur les deux tracts : nouvelles technologies, nouvelles infrastructures… EELV va plus loin sur la voie écologiste, UDI-MoDem insiste plus sur les solutions économiques à apporter pour relancer notre pays et l’Europe.

Bien évidement sur d’autres sujets ces deux partis sont opposés. Pour finir j’attirerai l’attention sur l’opposition farouche au nucléaire d’EELV : certes le nucléaire est une énergie dangereuse, mais n’est telle pas la solution à court terme pour lutter contre le changement climatique ? Nous y reviendrons bientôt.

Enfin, les listes citoyennes veulent apporter un regard nouveau sur la politique, du sang neuf dirait-on. Les idées sont intéressantes, espérons les voir peser dans le débat : y compris hors période électorale.


Et où va-t-on maintenant ?

Les europhobes et extrémistes feront du bruit à Strasbourg mais ils n’auront pas assez de poids pour bloquer l’Europe. Sans majorité à Gauche ni à Droite, une grande coalition devra se former. Un scénario idéal pour appliquer, en Europe déjà, la proposition faite il y a quelques semaines : un rassemblement d’une partie de la gauche historique, soutenant la politique de F.Hollande, du centre et d’une partie de la droite, libéraux modéré et européistes.


Unie dans la diversité

1 commentaire:

  1. Européennes : résultats et conséquences sur la scène politique. http://www.blogactualite.org/2014/05/europeennes-2014-resultats-et.html

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