Citation du moment

« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

vendredi 14 février 2014

Richesse, croissance : le monde aujourd'hui

Après avoir étudié, dans «La richesse, croissance historique et zones géographiques», l’évolution de la richesse dans le monde, en utilisant le PIB, depuis l’an 0 jusqu’en 1850 il est temps de nous intéresser aux mêmes paramètres depuis dette dernière date jusque aujourd’hui. Ces 160 ans ont vu le PIB par habitants être multiplié par 15 pour un européen, alors qu’il avait mis 1800 ans pour être multiplié par 3. C’est donc 160 ans d’une croissance extrêmement importante.

Avant d’analyser les faits, regardons les chiffres :


Fig. 1 : évolution du PIB et du PIB/habitant de 1860 à 2010 sur différentes zones géographiques

Concernant le PIB, le monde est resté sur sa dynamique du XVIIIème siècle, l’Europe de l’Ouest et Etats Unis suivent une croissance déjà fortement exponentielle, le reste du monde a stagné encore quelques décennies avant d’entamer la même croissance que le couple Europe Etats-Unis. Un décalage d’environ 60 ans semble exister entre ces deux groupes de pays. On remarque que depuis les années 2000, trois ensembles sont désormais de puissance économique égale : la Chine a rejoint les deux meneurs historiques. En s’attardant sur le PIB par habitant on retrouve les mêmes grandes lignes : la domination du même couple Europe Etats-Unis et les autres, derrière. L’écart temporel est plus important que pour le PIB, on observe une différence de 100 à 150ans, et seule la Chine semble commencer de rattraper son retard.

Notons que les crises et guerres sont visibles sur ces graphes : crise de 1929, seconde Guerre mondiale, crack pétrolier de 1978, … En étudiant les pays un par un on trouve la trace de bien d’autres évènements, mais aucun ne change drastiquement la tendance : l’évolution reste exponentielle.

Basée sur une consommation sans limite d’énergie, cette évolution exponentielle est intimement liée aux ressources en pétrole, charbon et autres gaz. Ces ressources sont limitées, quelques années, quelques siècles, peu importe : elles sont limitées car leur consommation est bien au-dessus de leur taux de renouvellement. Une transition est, ou sera, donc nécessaire. Reste à définir laquelle : vers une autre source de richesse ? Vers une fin de la croissance ? Vers une autre croissance ?
Cette situation est connue depuis plusieurs décennies, mais aucune action d’envergure ne fut entamée, et le temps presse : la croissance exponentielle ne laisse que très peu de temps pour réagir. Citons tout de même deux exemples de mouvements, l’un qui milite pour une autre croissance : la création de l’indice BNB (Bonheur National Brut) par le Bhoutan, et l’autre qui met en avant les limites de la croissance : le Club de Rome (ici en français). Je reviendrai sur ces problématiques dans un prochain article.

Par ailleurs, il est important de noter qu’aujourd’hui deux géants peuvent imposer leur choix au monde : les Etats-Unis, depuis 1945, et la Chine, depuis quelques années. Les 29 pays de l’Europe de l’Ouest tracés sur les graphiques correspondent globalement à l’Union Européenne. La puissance économique ce groupe de pays est réelle mais ne peut exister que s’ils parlent de la même voix, l’U.E. rivalise avec les deux autres géants lorsque ces membres réagissent de la même façon. Evidemment une politique nationale individuelle est possible, et elle est souhaitée par un nombre croissant de personnes. Mais n’oublions pas que si dans le passé la France a toujours pu faire entendre sa voix dans le concert des nations, et ce sera encore le cas dans la prochaine décennie, voir les deux prochaines si l’outil diplomatico-militaire n’est pas détruit par la politique budgétaire, il est évident que, seul, notre pays n’aura plus aucun poids international face aux grands pays qui émergent de l’âge sombre pré-industriel. Mexique, Brésil, Afrique du Sud, Algérie, Iran, Pakistan, Inde, Indonésie, j’en oublie bien sûr, mais tous ces pays ont une superficie et une population plusieurs fois supérieures à la France, sans omettre la Russie qui retrouvera sans aucun doute sa grandeur passée, et dès que leurs poids économiques leur permettront, ils s’affranchiront de toute influence extérieure, excepté celle des géants mondiaux. Un choix s’offre à nous : être maître de notre destin européen en perdant notre influence internationale ou alors perdre un peu de notre souveraineté dans une Europe Uni, en gardant un poids international incontestable. Entendez bien qu’il ne s’agit pas d’impérialisme, ni d’un appel à l’ingérence, mais seul un pays, ou une organisation, qui est écouté à travers le monde est à même de faire respecter ses intérêts.

Enfin, remarquons que bien que la pauvreté existe dans nos pays occidentaux, que les inégalités limitent la différence de niveau de vie être les pays dits industrialisés et ceux qui ne le sont pas, nos économies sont puissantes et l’avenir n’est pas aussi sombre que certains média le laisse entendre. Certes on doit s’attendre à des changements importants dans le monde de demain, quels qu’ils soient la vie de millions d’hommes et de femmes sera modifiée, mais il est de notre devoir de veiller à ce que ces changements soient bénéfiques pour la société. Et cela en s’intéressant à la chose publique, la Res publica, et pas en tournant le dos à la démocratie ni en ouvrant la porte aux extrémismes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire