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« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

vendredi 1 mars 2013

Le Mali, de l'utilité des armées au devoir de mémoire



Comme nombres de pays d’Afrique, le Mali est composé de divers peuples. Les Touaregs sont un de ceux-ci, et ils demandent plus d'indépendance vis à vis du gouvernement de Bamako. Jusque-là il s'agit d'un problème politique interne au Mali.
Mais début 2012 des groupes terroristes se sont temporairement unis aux Touaregs pour envahir le Nord Mali. Il s'agit de Djihadistes, d'islamistes radicaux qui instaurent dans les territoires qu'ils contrôlent un régime de terreur. Les Touaregs sont rapidement écartés, ne reste plus que les terroristes venus de différents pays voisins. Il s’agit alors d’un problème international. De plus, la proximité de cette zone avec l'Europe en ferait une menace permanente en cas de contrôle par ces groupes. Bien plus que le lointain Afghanistan.

Après de longues tractations internationales, l'ONU, l'Union Européenne, et la CEDEAO (Communauté Économique Des États de l'Afrique de l'Ouest) ont trouvé un accord : intervention africaine, soutenue par l’Europe (formation des troupes africaines) et l'ONU (soutient juridique principalement). Mais vu les capacités militaires des pays de la CEDEAO, la mise en place prend de longs mois. Or le 10 janvier 2013, l'armée malienne semble s'effondrer devant l'avancé des groupes terroristes. C'est alors que la France intervient directement.

Fallait-il intervenir ?

Oui. Pour différents raisons.

  • Pour notre sécurité : une région aux portes de l’Europe contrôlée par des terroristes est une menace.
  • Pour la stabilité de la région : Si le Mali « tombe », d’autres pays de la zone suivront, ce sera ensuite les génocides et autres exactions, et toujours la menace sur l’Europe.
  • Pour nos ressortissants : ils sont 6000 au Mali. Plus les autres ressortissants occidentaux.
  • Pour notre économie : proche du Mali, il y a le Niger et les exploitations d’uranium d’Areva. Et bien sur une foule d’autres entreprises, plus petites, qui prospèrent en créant un lien entre le Mali et la France.
  • Pour le peuple Malien : l’Etats malien n’a pas eu les ressources pour défendre son pays. Mais devons-nous abandonner ce peuple ami ?


Donc oui il fallait une intervention. Mais pourquoi la France ? Pourquoi militairement seule ?

Voilà pourquoi :
Barack Obama n’avait pas envie d'ouvrir un nouveau front alors qu’il gère encore deux lourdes interventions (Irak & Afghanistan). L’Afrique sub-saharienne est en dehors de la sphère d'influence Russe. Elle intéresse la Chine, qui elle n'a pas de moyen de projection de force/puissance. Les pays africains n’ont que peu de capacité militaire. Encore moins de capacité de projection de forces. De plus l’Europe est comme d'habitude atone dès qu'il s'agit de politique extérieur.

Mais une des raisons majeurs est le fait que seul très peu de pays sont capables de projeter des forces, vite, loin, et en nombre. Globalement trois pays en sont capables : les USA, loin devant les autres, le Royaume-Uni, qui l’a démontré en 1982 lors de la guerre des Malouines et plus récemment par sa large implication en Irak et Afghanistan, et la France. Les USA hors course pour cette fois comme je l’ai dit ci-dessus. Reste le Royaume-Uni, lui aussi encore très engagé sur d’autres théâtres, qui se sent moins concerné par cette zone de l’Afrique, car francophone.

De plus, la France pouvait intervenir très rapidement lorsque cela fut nécessaire grâce aux moyens pré-positionné en Afrique (Cote d’ivoire, Gabon, Sénégal, Tchad).
Sans ces moyens l’intervention aurait été plus lente, plusieurs jours au mieux pour amener des moyens depuis la métropole, ou plus légère et cher, en cas de raids aériens lancés depuis la métropole.

Posons-nous une question plus large :
Dans le cas présent la France avait l’aval de l’ONU, mais sans cette autorisation d’intervention cela aurait-il été différent ?

Non, il ne doit pas y avoir de différence !
La France se devait d'intervenir pour sauver un pays ami des griffes de l'extrémisme. La France a les moyens de le faire, elle le fait. Il n’y a pas d'autre question à poser. ONU ou pas ONU...
Même chose si un pays ami se faisait attaquer par un autre état. Va-t-on l'aider ou va-t-on attendre que l'ONU décide une intervention ?

Si la réponse à cette question est négative autant supprimer l'armée, ne garder que la gendarmerie, des Forces-Spéciales anti-terroristes, des gardes côtes anti-pirates / pêche illégale, et la dissuasion nucléaire pour se prémunir contre l’attaque massive d’un autre état.
C'est un choix important, qui nous rapprocherai de la neutralité, si faut le faire autant le faire tout de suite, ce sera source d’économie, mais aussi de perte de pouvoir international.

Et si personne ne reprend ce flambeau, cette volonté, non pas d’apporter notre modèle de démocratie et nos valeurs, mais d’éviter que des idéologies malsaines se répandent. Alors nombres de pays tomberaient sous le joug d’extrémistes comme ceux contre qui nous nous battons au Mali.

C’est bien pour cela qu’une armée opérationnelle est indispensable. La France a montré au Mali, en Libye il y a 2 ans, en Cotes d’Ivoire, ce que son armée pouvait faire, seule. La garde ne doit pas être abaissée.

Je tiens à apporter un argument de plus en faveur de l'intervention au Mali. En effet, il est bon de se rappeler que durant les deux guerres mondiales la France a demandé à la jeunesse de ce pays, alors colonie française, de venir se faire tuer pour la Liberté en Europe continentale. La cause était juste, certes, mais il s’agissait d’une cause que les peuples africains ne connaissait pas encore : la liberté. Aujourd'hui la liberté de l'Europe n'est plus en cause mais celle de ce pays l'est. Alors la France aurait-elle pu laisser ce peuple souffrir ou devait-elle accepter de faire couler le sang de ses fils pour sauver ce pays ami ? Et ce n'est pas une dette millénaire, c'est celles de nos grands-parents, celle d'il y a 73ans.

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