Citation du moment

« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

lundi 16 décembre 2013

Demain : un nouveau monde

Ce qui va changer au XXIème siècle :
  • Les pays émergents vont retrouver un croissance proche de 3%. Leurs économies ont fortement muté en quelques années, mutation qui correspond aux trente glorieuses pour notre pays, mais demain leur croissance ralentira : les chinois voudrons une retraites et les brésiliens se débarrasser des trafics. Cette évolution est déjà en cours : Chine s'approche des 7% après des années de croissance à 2 chiffres, le Brésil revoit ses ambitions à la baisse.
  • Le monde va changer de centre : après 20 ans de dépendance vis-à-vis du moyen orient à cause du pétrole, les Etats-Unis vont atteindre l’autonomie énergétique avec le gaz de schiste alors que l’Europe s’appuiera sur les produits pétroliers Russes et Africains, les énergies renouvelables, et, espérons-le, sur le nucléaire. Seul l’Asie continuera de se tourner vers le moyen orient pour s’approvisionner. Parallèlement vont s’ouvrir les routes maritimes du nord, entre Russie, Groenland et Canada, conséquence d’un réchauffement climatique induit (en partie) par le pétrole du moyen orient (richesse et chute liées au pétrole, étrange bilan). L’attention du monde se déportera donc vers ces routes commerciales qui seront l’artère du commerce international, donc des trafics et des potentiels conflits.
  • Avec la fin du pétrole bon marché, les coûts de transports vont augmenter. Couplés avec l’augmentation du niveau de vie et des salaires des pays ateliers, on devrait observer de nombreuses relocalisations.
  • Désintéressé du moyen orient, désengagé de l’Europe, les Etats-Unis vont se trouver à faire un choix entre isolationnisme (ils en ont les moyens par la taille de leur pays, ou de leur continent qu’ils dominent) et interventionnisme asiatique pour protéger leurs alliés face à l’expansion chinoise. Difficile de prévoir leur réaction, on peut simplement constater que les Etats-Unis sont alternativement isolationniste et interventionniste suivent le degré de menace qui pèse sur leurs alliés.
  • L’Iran se dotera de la bombe nucléaire, et s’installera une guerre froide entre Chiites et Sunnites au moyen orient.
  • Le Maghreb aura profité du printemps arabe et la démocratie s’installera doucement, peut être très doucement mais inexorablement.
  • La zone euro sortira de la crise actuelle par sa puissance économique ou alors le continent européen sombrera dans le chaos.

Le XXIème siècle est véritablement en marche vers de grands bouleversements. Le monde va passer d'une domination sans partage de l'occident à un subtil équilibre qu'il s'agira de conserver pour éviter de nouvelles dérives telles que l'a connu le XXème siècle. Les Etats-unis, bien que restant alliés de l'Europe, se tourneront vers le Pacifique pour relever le défit chinois. Ces mêmes chinois s'opposeront à l'Inde, l'autre géant asiatique. Ces 20 dernière années, les mers furent le pré carré des Etats-Unis avec leur flottes de portes-avions, demain ce sera majoritairement des océans sous domination régionale. Les routes maritimes polaires donneront une place de choix aux Canada et à la Russie. L'Afrique reste la grande inconnue, convoitée par les autres continents, les africains doivent trouver la force de bâtir leur futur autrement que dans la guerre et la colonisation morale (européenne) ou financière (chinoise). Enfin le bassin méditerranéen sera, comme toujours depuis plus de 2000 ans, soit un catalyseur de croissance soit un foyer de tensions mais certainement pas une entité mineure.

Le XXIème siècle sera celui des grands ensembles politico-économiques conséquence de la centralisation du pouvoir, celui du régionalisme culturel renaissant sur le terreau de la peur de la mondialisation, mais aussi celui des révolutions populaires soutenues par la communication instantanée.


Projection de l'évolution du Monde au XXIème siècle.(Lien vers les cartes : Aujourd'hui & Demain)


Éloignons nous de notre sujet principal pour noter que si l'Europe, principalement grâce à la France, possède une très grande zone d'influence maritime (Z.E.E.), elle ne pourra la conserver qu'en mettant en oeuvre les moyens nécessaire pour la défendre contre les trafics, la pêche clandestine et les autres influences extérieures. Or ce 'est plus le cas depuis déjà de longues années. Les trafiquants/pêcheurs de toutes nationalités (Brésilien, Malgache, Chinois...) ne se privent pas d'exploiter nos ressources, donc de voler la France, et ce presque impunément.
Guyane, Îles Éparses, Terres australes (TAAF), Polynésie, Clipperton...
Dans le même domaine, n'oublions pas ces territoires français où règnent insécurité, trafics, bandes armées... Tel que la forêt Guyanaise d'où des tonnes d'or sont extraites clandestinement, sans que les forces de l'ordres ni les armées n'aient les moyens d'agir efficacement.

jeudi 5 décembre 2013

L'hypothèse du chaos

Allant de crise en crise, l’Europe dite du sud s'effondre avant d'avoir pu se redresser. Ses importations chutent drastiquement ce qui entraîne des remous mondiaux, si les grands pays émergents peuvent s'appuyer sur d'autres clients, l’Europe du nord, et en premier lieu l’Allemagne, voit ses exportations chuter. En quelques mois le leader économique européen bascule en récession. L'ensemble du continent s’enfonce dans une période économiquement catastrophique.
Les pays réagissent individuellement : suppression du salaire minimum, dévalorisation des retraites, suppression des prestations sociales, nationalisations ou au contraire privatisations en masse, augmentation des impôts sur les sociétés et/ou les individus, régression des services publiques, diminution des effectifs et les moyens des forces de l'ordres.

Avec l'absence de subvention étatique la domination technologique s'effondre : plus de recherche, plus d'investissement scientifique, plus de nouvelles technologies. La place est laissée aux pays émergents.

La pauvreté augmente, l'insécurité se développe et sans moyen financier les états ne peuvent réagir. Une brutale déflation de la monnaie, souvent conjugué à un retour aux monnaies nationales, permet de ne pas sombrer dans la guerre civile sur font de tension inter communautaire. Ces crise fait le jeu des extrémistes : la majorité des pays sont prêts à basculer dans le trotskisme ou le nationalisme. Les tensions entre désormais ex-alliers s'accentuent, l'ombre de la guerre recouvre l’Europe une nouvelle fois.

Ce scénario est catastrophique mais il est plausible. Est-ce le pire qu'il puisse arriver ? Non. Reprenons où nous nous sommes arrêté avec plusieurs scénario :

  • Sur l'autre rive du Bosphore, la Turquie rêve d'un nouvel empire Ottoman qui comme jadis s’étend jusqu'aux portes de Viennes, en Autriche. Profitant de la faiblesse européenne et de l’isolationnisme américain, il est très facile à la Turquie de marcher sur les Balkans. Accueillie à bras ouverts par des populations musulmanes toujours en conflits avec les autres communautés, l'Empire ottoman est rapidement reconstitué en Europe. La Guerre gagne rapidement l'Union Européenne, ou ce qu'il en reste, par le biais de la Grèce, de la Bulgarie... Après avoir désarmé massivement depuis 1991, les Européens redécouvrent le gout du sang plus de soixante-dix ans après que le son du canon se soit tu.
  • Après avoir accomplie son programme de ré-armement, la Russie est en quette de son aura passé. Pour cela elle compte reprendre le contrôle sur les pays limitrophes : Finlande, Pologne, Ukraine, pays baltes, Roumanie, voir même jusqu'à la Grèce orthodoxe. Après avoir fait pression économiquement en limitant ses exportation de gaz pour faire tomber les plus pays les plus proches sous sa coupe, la Russie montre ses muscle en déployant ses armées. L'avenir devient sombre et le bruit des bottes s'élève dans chaque capitale.

D'autres scénario tous aussi noirs les un que les autres peuvent être ébauchés. Aucun n'est fortement probable, mais aucun n'est inimaginable : de la guerre intra-européenne à un affrontement Maghreb - Europe.

La paix en Europe dépend très fortement de la stabilité de l'économie du continent et d'une relative bonne entente entre les pays qui le compose pays, mais aussi de l’existence de forces armées puissante qui dissuadent de potentiels agresseurs.

La seul façon d’éviter l'élément déclenchant le chaos est d'assurer la suivie de l'Union Européenne et de l'économie de l'Europe.
Pour cela il faut rejeter l’extrémisme et le nationalisme, accepter un partage de souveraineté avec nos voisins. Il faut aussi reformer l'Union Européenne pour en faire une véritable union politique pouvant faire pression sur les autres grands ensemble du 21ème siècle. Il faut arrêter de dilapider une puissance acquise chèrement : d'une l'éducation moribonde à une armée tronquée, d'une économie où l'industrie est faible à une administration d'une autre siècle, la France doit être profondément réformée. Car si la France à besoin de la paix, de la stabilité et de l'économie européenne, le reste de l'Europe à besoin de la France pour rester la première puissance économique mondiale.


lundi 2 décembre 2013

Le soleil d'Austerlitz

«Mon peuple vous reverra avec joie, et il vous suffira de dire, "J'étais à la bataille d'Austerlitz", pour que l'on réponde, "Voilà un brave"»
Napoléon Ier, Empereur des Français



Le 2 décembre 1805, la Grande Armée donne à la France une de ses plus glorieuses victoires.

Il y a quelques années a eu lieu le bi-centenaire de cette grande bataille. Commémoré en République-Tchèque, sur les lieux de du combat, la France n'eu comme représentant que le Ministre de la Défense. Pourquoi ? Parce que la France d'aujourd'hui a honte de sa gloire et de ses victoires, elle préfère se morfondre dans la défaite. Sinon pourquoi faire représenter la France à Austerlitz par le 6ème ministre dans l'ordre de préséance et à Londres pour l'anniversaire de la défaite de Trafalgar par le vaisseau amiral de la flotte, le porte-avion nucléaire Charles De Gaulle ?

Rappelons nous et commémorons nos victoires :
Bouvines, Austerlitz, Stonne, Bir Hakeim, Na San...

Et ce dans tout les domaines. Français, gardez la tête haute.

mercredi 20 novembre 2013

Innover et Industrialiser en France : l’électronique

Dans l’imaginaire collectif l’électronique est un domaine réservé à la Silicon Valley en Californie pour le développement et à l’Asie pour la production. Ce n'est pas totalement faux : la Silicone Valley regroupe 6000 entreprises dans le domaine du numérique et les géants asiatiques de la production : Samsung, TSMC ou UMC regroupent une part très importante de la fabrication de circuits électroniques.

Mais on oublie trop souvent les européens, et en particulier le franco-italien STMicroelectronics (hériter de Thomson Semiconducteurs), 7ème plus gros fabricants de composants, basé près de Grenoble, qui est une référence mondiale pour de nombreux composants.

Parlons de Soitec, une belle réussite de deux chercheurs français, en France. Crée en 1992, la société se positionne sur un marché de niche avec une technologie de rupture : la fabrication de silicium sur isolant de haute qualité. Ce produit est destiné à la production de puces électroniques de hautes performances. La fabrication est localisée dans l’Isère (plus des fabricants sous licence dans divers régions du monde). L’entreprise se diversifie actuellement vers le solaire et d'autres technologies d’électronique de pointe. 20 ans après sa création, le groupe a un chiffre d’affaire de plus de 300 millions d’euros et emploie plus de 1200 personnes.
La clé de la réussite ? Une idée, une innovation qui vient de quelques chercheurs, suivie d’une prise de risque avec la création d’une start-up, et une ambition : devenir leader mondial.

Troisième et dernier exemple : QOOQ. Vous ne connaissez pas ? C’est pourtant une des stars de Noël de chaque côté de l’Atlantique : une tablette tactile pour la cuisine. Mettre des contenus culinaires (recettes, vidéo…) sur une tablette résistante aux aléas de la cuisine (projection de liquide, chaleur…), une aventure commencée en 2009, avant même l’explosion des tablettes grand public. Au lancement la tablette était fabriquée en Chine, aujourd’hui elle est fabriquée en Saône et Loire, et elle s’apprête à entrer dans les foyers américains.

Trois exemples différents, trois échelles différentes, trois époques différentes pour des succès qui perdurent. Qui a dit qu’investir en France n’était pas possible ?

Oui, on peut innover et industrialiser en France. Mais il faut avoir de l’ambition et savoir prendre des risques

dimanche 17 novembre 2013

La richesse, croissance historique et zones géographiques

Croissance, un mot qui revient constamment dans la bouche des dirigeants politiques, des économistes, des financiers, des journalistes… un mot à la mode depuis quelques années. Après des années de croissance, les pays les plus développés, dont la France, ont désormais une économie morose et une croissance en berne. Etant donné que pour la majorité des gens (et la majorité des théories) la croissance est indispensable il apparaît dans les média les termes aberrants de « croissance négative », « recule de la croissance »…

En dehors des pays développés, où la croissance semble faire place depuis quelques années à une stagnation économique, on trouve des pays et des continents où la croissance n’est pas une chimère mais une réalité. Est-ce une différence structurelle ? Culturelle ? Un simple déphasage ?

Quel est la réalité de la croissance à l’échelle de l’histoire ? L’humanité génère-t-elle toujours la croissance où est-ce un phénomène passager du à l’industrialisation ?

Pour apporter des éléments de réponse j’ai choisi d’utiliser les travaux de A. Maddison dont les écrits font référence dans le milieu de l’historiographie économique. Il a étudié la richesse du monde, pays par pays, depuis l’an 0 (naissance de Jésus Christ) jusqu’à nos jours en se basant sur l’indice bien connu qu’est le PIB (Produit Intérieur Brut) en s’affranchissant des variations de valeurs en utilisant comme unité le Dollar Geary-Khamis. On utilisera le PIB brut ou rapporté à la population des dites zone géographiques..

Prenons le PIB mondial sur les 2000 dernières années (Figure 1) : la croissance est sans aucun doute exponentielle. Cette figure amène plusieurs questions :
  • Comment se réparti la richesse en pays/continents ?
  • Que s’est-il passé avant l’année 1600 ? PIB stable, croissance linéaire ?
  • Quel est l’élément déclencheur entre 1000 et 1600 qui explique la forte croissance qui suit ?
  • Tous les en pays/continents suivent ils la même courbe ?
  • Cette croissance a-t-elle une fin ou alors va-t-on poursuivre cette courbe exponentielle ?

Fig. 1 : évolution du PIB mondial de l'an 0 à 2006.

Laissons de côté cette dernière question, nous l’aborderons à une autre occasion, pour nous focaliser sur les autres. Regardons premièrement comment évolue la richesse zone par zone avant 1800 (Figure 2, graphe de gauche). On remarque la domination des deux géants asiatiques : Chine et Inde, portés par leur forte démographie et leur grande superficie. L’Europe de l’Ouest est encore dominée par Rome au début du Ier millénaire, la chute de cet empire explique la récession, ou croissance négative (sic), avant l’an 1000. On observe ensuite une forte expansion qui porte le PIB de l’Ouest Européen au même niveau que la Chine et l’Inde. La croissance africaine est bien plus linéaire mais reste limité au tiers des 3 grands ensembles en 1800. Enfin, l’Amérique Latine semble avoir une évolution similaire à celle de l’Afrique, à noter l’effet pervers de la colonisation de ce continent : une forte récession vers 1600.

Intéressons-nous maintenant au PIB par habitant de ces mêmes régions, sur la même période (Figure 2, graphe de droite) : défavorisées par leur démographie les géants asiatiques ont une faible croissance de la richesse rapporté à la population, les africains reste au même faible niveau de richesse, alors que l’Europe de l’Ouest, après une période de déclin lors de l’âge sombre dû à la chute de Rome, connait une forte croissance de son PIB par habitant. L’impact de la colonisation sur l’Amérique latine est effacé de cette statistique par la diminution de la population de cette zone, diminution elle aussi causée par la colonisation.

Fig. 2 : évolution du PIB et du PIB/habitant de l'an 0 à 1860 sur différentes zones géographiques

Pourquoi l’Europe connait-elle cette forte expansion durant les 800 premières années du second millénaire ? 

Certainement un développement scientifique et technique sans précédent, mais aussi une organisation plus centralisée : la fin des proto-Etats apporte une stabilité sans précédente malgré les guerres incessantes entre les Royaumes. En Inde et en Chine certes les castes et la bureaucratie sont stables mais la richesse reste dans le secteur primaire contrairement à l’Europe où une proto-industrie se développe dès 1100, donnons un seul exemple de cette industrie naissante : l'arsenal de Venise.

(A suivre…) 


Source: 
(Angus Maddison)

lundi 28 octobre 2013

Les capitaux et les ETI

Je reviens sur les ETI et sur l'actionnariat suite aux propos de M. Gilet, président du Fonds Stratégique d’Investissement, rapportés par le journal Les Echos.

Je rappel qu'en France nous manquons d'Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI), et que les entreprises peinent à passer le cap de 50 salariés qui fait entrer les PME dans le monde des ETI. Deux causes majeurs à cette situation : un manque de financements et un manque de volonté. (la suite ici)

M. Gilet fait état dans ses propos d'une frilosité des entreprises, principalement des ETI, à ouvrir leur capital. En effet, ces entreprises, souvent familiales, ne veulent pas prendre le risque de perdre le contrôle de l'héritage patriarcal au profit d'un grand investisseur. Leurs inquiétudes se comprennent aisément, mais dans leurs refus d'ouvrir leur capital ces entrepreneurs limitent grandement les capacités de développement de leurs entreprises. 
La solution à ce manque de moyen financier est une ouverture du capital réservée aux employés de cette entreprise : l’actionnariat salarié. Certes cela apporte moins de capitaux qu'une ouverture totale, mais ces capitaux restent fidèle à l'entreprise, permettent un développement de l'esprit de famille de l'entreprise, et assure une meilleure répartition des richesses.

mardi 22 octobre 2013

Lampedusa, l’écueil sur lequel s’échoue l'Afrique

366 morts le 3 octobre 2013. Emportés par la mer en rejoignant la vieille Europe en laquelle les européens ne croient plus depuis longtemps. Quelle ironie !

Ils ont tout quitté dans l'espoir d'un monde meilleur. Qu'ils reposent en paix.

Certains demandent à l'Europe d'agir, de secourir toutes les embarcations qui quittent l'Afrique, d’accueillir tous ces réfugiés sur son sol. Certes l’Europe doit protéger ces hommes, ces femmes et ces enfants d'une mort certaine en méditerranée. Certes l’Europe doit accueillir sa part de réfugiés, sa part de misère. Mais l’Europe ne peut pas, ni structurellement, ni économiquement, ni culturellement, accueillir l'ensemble des persécutés africains. Car ce naufrage n'est pas celui de l’Europe, c'est celui de l’Afrique dans son ensemble.

Cependant l’Europe a une responsabilité partielle et indirecte dans ce dramatique exode. On ne reviendra pas sur la colonisation, concept d'un autre âge qui a apporté le progrès technologique mais aussi les inégalités, mais on peut s'attarder sur la gestion calamiteuse de la décolonisation. Dès la fin de la seconde guerre mondiale l'aspiration à la liberté a conquit tous les peuples, et les ex-colons se sont accrochés vainement à leurs prérogatives sans aucune vision d'avenir. Car l'avenir n'était pas la domination d'un continent par l'autre mais au partenariat entre les deux continents, d'égal à égal, dans la liberté. Par cette erreur de jugement l'Europe n'a pas aidé l'Afrique à se mettre dans de bonnes conditions pour aborder le XXIème siècle. De cela l'Europe est responsable.

L'erreur aujourd'hui serait de ne faire que réagir aux événements, c'est à dire secourir et accueillir les réfugiés, sans chercher à influer sur les causes de cet exode. Ils partent pour fuir la pauvreté, le manque d'eau, de nourriture, pour échapper aux épurations ethniques, aux conflits religieux, aux dictatures... Ainsi ils quittent tout, dont leur pays. C'est cela qu'il ne faut pas tolérer : que des hommes soient contraints à la fuite.

En 1948, lendemain de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis proposent le Plan Marshall à une Europe meurtrie par 6 années de guerre. Les objectifs sont multiples : apporter des débouchés aux produits américains et contrer la menace communiste qui pèse sur l'Europe et qui jetterait des millions individus sur les routes de l'exode, vers l’Afrique peut être mais aussi vers l'Amérique. N'abordons pas la part d'altruisme du Plan Marshall qui ne saurait être quantifiée.
Le parallèle avec la situation entre l'Europe et l'Afrique du XXIème siècle est frappante.

En effet, on trouve l'Europe à la fin d'un cycle économique et qui peine trouver un nouveau modèle, elle est riche, elle produit, mais elle vend peu. Les Etats-Unis en 1948, sont puissants, riches, ils produisent énormément, conséquence de la guerre, mais ne savent plus quoi faire de leur production et redoutent un nouveau jeudi noir. Les deux ont, ou ont eu, besoin de partenaires pour l'avenir.
En 1948 les Etats-Unis s'opposaient aux communistes, aujourd'hui l'Europe s'oppose aux dictatures et aux extrémistes.
En 1948 l'Europe luttait pour ne pas sombrer dans l'anarchie après la destruction de ses infrastructures et de ses moyens de production. Aujourd'hui l'Afrique lutte pour ne pas sombrer dans le chaos.

L'Europe, comme l'Afrique, a besoin d'un partenaire, l'Europe pour contrer les totalitarismes religieux, ethniques, ou militaires, et en conséquence limiter l'afflux de migrants à ses frontières, l'Afrique pour accroître son développement économique.

Il faut organiser dans l'ensemble des pays Européens et Africains, un vaste Plan Marshall pour l'Afrique. Cela permettra de limiter l'exode malheureux de populations entières, de faire avancer la démocratie sur ce grand continent qu'est l'Afrique, et, conséquence non négligeable, de donner à l'Europe de nouveaux débouché pour son industrie.

jeudi 17 octobre 2013

L'Iran, le nucléaire, la démocratie et le poids de l'Histoire

Un des plus vieux pays du monde, la Perse, ou Iran, est indépendante depuis 552 avant J.C.. Il est aujourd'hui écarté de la communauté internationale pour trois raisons principales :
  1. son régime théocratique et autoritaire malgré une démocratie limitée mais qui fonctionne.
  2. l'opposition idéologique du guide suprême envers l'occident, et sa détermination affichée de détruire Israël : notons que ce point est intimement lié au guide suprême et non au peuple iranien.
  3. la volonté de se doter de l'arme nucléaire.

Mais il y a des régimes bien pire ailleurs sur la planète, sans pour autant s'attirer les foudres de l'ONU. Ses uniques soutiens sont la Russie qui y a vu de tout temps un accès sur les mers chaudes, la Chine qui a besoin du pétrole Iranien, et la Corée du Nord car entre exclu du monde ils sont forcés de s'entendre.

Le seul facteur qui semble avoir du poids pour limiter un retour de l'Iran dans le concert des nation est sa volonté de poursuivre un programme nucléaire civil & militaire. Certes les dirigeants Iraniens réfutent s’intéresser à la bombe, mais un programme nucléaire civil mène forcement aux technologies nucléaires militaires. En effet il est plus complexe de maîtriser une réaction de fission en chaîne que de la déclencher sans en contrôler la suite : l'un représente le réacteur nucléaire, l'autre la bombe A.

Certes la prolifération de l'arme atomique doit être limité, mais de quel droit les 5 possesseurs historiques (USA, Russie, France, Royaume-Uni, Chine) en interdiraient le développement par un pays qui est à la fois un des plus vieux du monde et un berceau de la civilisation culturel & scientifique ?
L'Inde et le Pakistan se sont bien dotés de l'arme nucléaire : cela garantie la stabilité militaire entre les deux pays. Avec le principe de non-prolifération, les 5 historiques doivent limiter le nombres des puissances nucléaires et faire en sorte que aucune d'entre elles ne soit une menace pour la planète. Si le peuple Iranien, car n'oublions pas qu'il s'agit d'une démocratie, le veut alors l'Iran sera une puissance nucléaire quelque soit les protestations et sanctions internationales.

L'Iran est un pays affaibli par les sanctions internationales mais c'est surtout un pays riche, riche de ses ressources naturelles, riches de sa culture, riche de son peuple. Un jour l'Iran se rouvrira sur le monde, ce sera l'heure d'une explosion économique.
Or de plus en plus le pouvoir du guide suprême est remis en cause : les manifestations contre la réélection sans doute truquée de Mahmoud Ahmadinejad en 2009, l'élection en 2013 de Hassan Rohani un modéré qui n'était pas le favori du guide suprême.
Aujourd'hui l'Iran arrive à un tournant :
  • soit le gouvernement décide de s'entendre avec l'Occident, dès lors le pays se développera économiquement et le pouvoir du guide suprême disparaît.
  • soit il reste dans la logique d'affrontement des années Ahmadinejad, alors l'autorité et la popularité du guide chutera lentement mais inexorablement jusqu'à un renversement démocratique.

Dans les deux cas, à moyen terme on assistera à un retour de l'Iran dans les échanges internationaux. Et comme on l'a déjà dit : que ce soit aujourd'hui ou demain l'Iran décidera seul de se doter ou pas d'armes nucléaires.

Pour le bien de notre économie, pour la défense de la civilisation et l’indépendance stratégique que représente la France il faut dès maintenant tendre la main à l'Iran, exiger de lui uniquement la stabilité de la région et non sa renonciation à un programme nucléaire, et se lancer dans un large partenariat avec ce grand pays : industrie pétrolière, automobile, nucléaire civil. L'Iran ne nous attendra pas, il peut faire sans la France car d'autres sont prêts à investir cette puissance régionale, bientôt mondiale, qui à les clés de la stabilité du Moyen Orient.

samedi 12 octobre 2013

L’orientation gouvernementale et l’échiquier politique

Quel est le bilan et quelles sont les perspectives après 16 mois d’un gouvernement, exécutif et législatif, socialiste avec un président de gauche? Une première en France depuis 1993 et le gouvernement de P. Bérégovoy ?

L’élection de François Hollande fut principalement l’œuvre d’un rejet massif de son prédécesseur par la population. Adulé par les militants de droite, les qualités, ou défauts, humaines de N. Sarkozy ne correspondaient pas aux aspirations des français non militants. La vague rose sur les assemblées, Assemblée Nationale et Sénat, est plutôt une respiration normale d’un système démocratique, accentué par 10 ans de domination d’un même parti.

Nous ne ferons pas dans cet article de bilan des précédentes législatures, mais constatons que ce repli de l’UMP fut accentué par l’apparition d’une crise économique mondiale durant son mandat. Le parti politique alors au pouvoir, quel qu’il soit, est forcément, en parti du moins, tenu pour responsable. A tort bien sûr, car cette crise économique mondiale ne pouvait pas être évitée par le gouvernement en place.

Arrivé au pouvoir sur une vague d’anti-Sarkozysme, le gouvernement actuel a, durant près d’un an, œuvré à la démolition des mesures phares du précédent quinquennat : défiscalisation des heures supplémentaires, RGPP, âge de départ à la retraite…
Parallèlement à cette entreprise, une réforme du mariage a été menée, trop vite pour une partie des Français.
Enfin, depuis l’été 2013, une nouvelle ligne émerge : celle du réalisme. Avec un équilibre entre rigueur et investissement, entre Europe du sud et du nord, une réduction des dépenses de l’Etat, et une augmentation des impôts, le gouvernement est loin d’appliquer un programme socialiste. Très loin aussi de la droite traditionnelle, le gouvernement de F.Hollande est social-démocrate.

C’est ce dernier point qui explique sa popularité en berne : la France n’est pas et n’a jamais été social-démocrate. C’est une politique qui fonctionne pourtant bien dans d’autre pays, mais les français la rejettent. Elu avec une majorité allant de la gauche de la Gauche au centre. Il gouverne avec une politique qu’on peut classer de centre gauche. Trop loin des socialistes traditionnels pour être populaire dans son propre parti, il est rejeté par le centre droit, plus par principe que par idéologie.

Quelles sont les différences entre une rentrée 2013 avec l’actuel gouvernement et l’uchronie d’un automne présidé par N.Sarkozy ?
Elles sont nombreuses évidement, mais ce seraient essentiellement des divergences sur la forme et non sur le fond.
Une réforme des retraites ? Il en fallait de nouveau une et il en faudra encore d’autres rapidement car ni l’UMP, ni PS n’aurait eu le courage de mettre en place une véritable réforme pour remettre à flot le système. Des emplois jeunes ? Tous les gouvernements en ont créés, sans succès autre qu’électoral. Un crédit d’impôt innovation qui succède au crédit d’impôt recherche. Les déclarations sur les Roms faites par M.Valls, Ministre de l’Intérieur, succèdent au karcher de N. Sarkozy, alors au même Ministère.

Les promesses, non tenues, de N.Sarkozy à Gandrange et celles de F.Hollande à Florange sont identiques, elles mettent en avant la France d’aujourd’hui : une industrie qui souffre et qui peine à prendre un second souffle. Ces deux présidents sont, ou ont été, volontaires pour permettre à la France d’entrer dans le XXIème siècle, mais ils sont entravés dans leur action par un manque d’adhésion de la population.

La cause ? Une lutte entre les deux partis majoritaires qui sont essentiellement tournés vers les échéances électorales, sans aucune réflexion idéologique.

Pourquoi les partis situés aux extrémités de l’échiquier politique, les Fronts National et de Gauche, sont aujourd’hui en croissance ? Car ce sont les deux seules forces de propositions dans notre pays : chacune basé sur le repli, économique pour l’un, identitaire pour l’autre. Démagogiques, ils puissent leur réussite dans le désarroi de la population.

D’autres proposent des solutions alternatives mais ils ne sont pas suivis car leur puissance médiatique est plus faible et leurs solutions sont moins démagogiques. Les souverainistes avec N.Dupont-Aignan (Debout La République (DLR)) peuvent grandir sur l’anti-européaniste actuel. Mais peut-on se passer de l’Europe, même mal construite comme aujourd’hui ? La dernière force de proposition est le Centre : de bonnes idées germent, mais n’aboutisse à rien, car le Centre n’a pas de chef qui s’impose, or les français sont bien ancrés dans la Vème république croient en l’homme providentiel. De plus, le Centre est éclaté en nombreux partis (Modem, UDI, RS) eux même divisés, et balance entre gauche et droite sans affirmer définitivement sa différence.

lundi 23 septembre 2013

L'Homme et la société

Quelle est la place de l'Homme dans la société ?
La réponse à cette question définit en grande partie l'idéologie d'un régime, d'une politique.

Étudions deux possibilités :
  • La société au service de l'homme.
  • L'homme au service de la société.

La première se rapproche du libéralisme, la seconde du communisme. Certains diront que la première définit la droite, pour laquelle l'individu prime, alors que la seconde définit la gauche, car, pour elle, l'ensemble des hommes contribuent au bien de la société.

Historiquement, en France, l'homme est au service de la société et ce depuis le siècle des lumières. Mais certains courants révolutionnaires, alors très « à gauche », étaient à l’opposé de cette pensée, et furent les initiateurs d’un courant libértarien qui aboutit à l’anarchie, à la terreur, à la guerre de tous contre tous. Cependant, c’est bien dans une l’idéologie où la société est servie par les hommes que la République Française c’est développée. Cela à aboutit à une société, certes pleines d’imperfections, mais juste, laïque, avec des mécanismes de redistribution des richesses qui permettent l’égalité entre les citoyens. L’Etat n’est pas présent uniquement pour donner un cadre au développement de l’individu, ce qui est le cas lorsque la société est au service de l’homme, au contraire il est largement soutenu par l’ensemble des hommes pour le bien-être de tous, ce qui implique un taux de prélèvements (impôts) élevé. Cette philosophie nous a apporté la sécurité sociale, les retraites par répartition, les aides sociales, et bien d’autres éléments. Certes, ils sont tous remis en question aujourd’hui, mais uniquement dans leur fonctionnement d’un autre siècle, jamais dans leur principe. 

Mais de plus en plus, l’individualisme prend de l'ampleur et tends à remettre en question cet héritage. A droite comme à gauche, l’individu est mis en avant et son intérêt prime sur celui de la société. Cela conduit à l’égalitarisme prôné par une large partit de la gauche, et au communautarisme par l’abdication de la droite. L’un et l’autre sont des dangers pour la Nation et les hommes.
L’égalitarisme, courant de pensée qui veut faire de tous des égaux en tous points, alors que les inégalités existent naturellement, une fois appliqué à grande échelle il supprimera l’identité de chacun. Or nous avons besoin des inégalités naturelles pour développer une société solide. En quoi pourrai-je penser que je suis l’égal d’un maçon ? S’il pourra toujours construire sa maison et protéger sa famille, comment puis-je la mettre à l’abri, seul, si ce n’est en la drapant dans mes idées, intéressantes je l’espère, mais peu inclines à protéger de l’eau du ciel.

L’égalité, qui veux supprimer les inégalités crées par l’homme, est indispensable. Aller loin sur les chemins de l’égalitarisme est une erreur. La Nation et les hommes perdraient leurs âmes.

L’individualisme porté par la droite est une mauvaise réponse aux critiques faites à nos systèmes d’aides sociales (sécurité sociale, retraites,…) et aux crises qui frappent l’occident : économique, de confiance, et identitaire. Au lieu d’apporter une réponse basée sur le respect des valeurs humaines, elle apporte une réflexion mixte entre des valeurs morales qui se heurtent à l’extrême droite, et un libéralisme déguisé qui clivera la société.

Dans ces deux cas la société se retrouvera, à court terme, au service de l’homme, avant un effondrement de l’Etat-Nation. La France sera dès lors noyée dans un monde dominé par des valeurs contraires à celles qu’elle défend depuis plus de deux siècles. C’est pourquoi il ne faut pas cautionner ces comportements individualistes, et toujours penser l’Homme au service de la société.

dimanche 15 septembre 2013

Entre capitalisme sauvage et collectivisme sanglant

Le libéralisme pur, prôné par une majeure partie de l'occident, est une apologie de l'individualisme. L'opposé soutenu aujourd'hui par quelques dictatures, et la Chine dans une certaine mesure, est le collectivisme. Ces deux visions poussent l'homme jusqu'au statut, non assumé, d'esclave. Esclave de l'Etat pour l'un, esclave de la finance pour l'autre, esclave des élites dans les deux cas.

Est- ce supportable de se fondre dans un système où l'homme n'est pas au centre des préoccupations ?

Une troisième voie fut ouverte par la France depuis 1945, il s'agit de la participation; de la participation des salariés au financement et au fonctionnement de leur entreprise par l'actionnariat salarié.
Si une grande majorité des salariés sont impliqués dans le fonctionnement de l'entreprise, tant pour son financement que pour les prises de décisions, l'entreprise sera plus forte. En effet elle aura plus de capitaux pour se développer, les salariés seront directement intéressés par sa croissance, et les conflits sociaux seront fortement réduits.

L'actionnariat salarié n'enlève rien à la liberté d'entreprendre, ni à la possibilité pour un chef d'entreprise de réussir sa carrière mais il donne une liberté d'action bien plus grande au salarié. L'actionnariat salarié ne supprime par les grandes fortunes, nécessaires pour les grands investissements et à la prise de risque lors de création d'entreprise,  mais augmente la richesse des salariés, tout en réduisant l’épargne dormante inutile à l’économie.

La participation remet l'homme au coeur du système économique. Chaque homme devient responsable de son action.

Cette voie, ouverte en France à l'aube de l'affrontement entre capitalisme et communisme, c'est refermée avant d'arriver à son apogée. De 1945 à 1967 la législation à petit à petit donné plus de possibilité et d'obligation à l'actionnariat salarié, mais depuis plus rien. Certes la participation est plus développée en France que dans d'autres pays, mais un nouveau pas en avant doit être fait. Car cette troisième voie est une voie d'avenir. C’est la voie d'avenir pour notre société.

Bien loin des conseils d'administration sclérosés par une vision unique, conséquence d'un manque de diversité. Bien loin des soviets tétanisés devant un pouvoir central impitoyable, menant un collectivisme forcé.
La participation répond au problème de notre société, malade d'une déshumanisation des rapports entre individu. La participation nous amène vers une nouvelle répartition des responsabilités, des richesses, de la propriété.

La France peut, et doit, être pionnière dans cette révolution.

mercredi 11 septembre 2013

ETI : l’absente de l’économie Française

ETI, cet acronyme presque inconnu en France signifie Entreprise de Taille Intermédiaire. Plus grandes que les PME dont on entend très souvent parler, mais plus petites que les grandes entreprises, elles regroupent entre 250 et 5000 salariés pour un chiffre d'affaire inférieur à 1,5 milliard d'euros.

Elles représentent moins de 0,2% des entreprises en France (moins de 6000) mais plus de 20% des emplois salariés, plus du tiers de nos exportations. A l'échelle Européenne, ces entreprises de taille intermédiaire représentent plus de 40% de la valeur ajoutée produite. Contrairement aux grands groupes et à de nombreuses PME elles ont plutôt bien résisté à la crise économique de ces dernières années. La raison est certainement qu'elles sont assez internationales pour limiter les conséquences de la chute du marché intérieur et peu impacté par les aléas de la finance mondiale car assez petites.

La France possède de nombreuses entreprises, un nombre de grands groupes importants, mais un très faible nombre d'ETI. Certes les PME, voir les micro-entreprises, forment le ciment de notre société, mais le développement économique passe par les ETI.

Pourquoi ?
Car sont en même temps assez grandes pour investir et s'internationaliser, mais aussi assez petites, donc flexibles, pour innover, pas uniquement l'innovation technique mais aussi en terme de ressource humaine, de marketing, de logistique... Il faut donc chercher à développer les grandes PME pour qu'elles atteignent une masse critique et deviennent des ETI fleurons de l'industrie française.

Or il est très fréquent de voir des mesures prises par les gouvernements pour aider les PME/TPE (des très petites aux moyennes entreprises), mais rarement les ETI ou grandes PME.
Que faut-il, en France, aux grandes PME pour devenir des ETI ? Ont-elles besoin d'aides publiques ?

Mettons tout de même un bémol aux ETI : elles peuvent être dans des situations très précaires si elles sont sous-traitantes d'un grand groupe, et qu'elles n'ont qu'un seul client. En cas de chute ou changement de stratégie de ce client elles peuvent disparaître. Il ne faut donc pas chercher à faire des ETI à tout prix, mais bien à développer un tissu industriel stable.

Plusieurs facteurs limitant peuvent être avancé pour expliquer ce manque d'ETI en France :

  • Le manque volonté de faire grandir son entreprise de la part des entrepreneurs et des salariés, ceci est lié à un manque de reconnaissance de la réussite et au complexe de grandeur qui touche les Français.
  • Une législation contraignante qui décourage souvent les entrepreneurs à passer un cap. Généralement le premier de ce cap à franchir est celui des 50 salariés.
  • Le manque de capitaux, en effet pour grandir une entreprise a besoin d'argent, or souvent cet argent manque. Il existe mais il n'est pas mis au profit des PME qui souhaitent grandir : un exemple flagrant : dans la Creuse, une entreprise en croissance se voit refuser un prêt par les banques.

A ces facteurs limitant plusieurs solutions peuvent être apportées :

  • La création d'une initiation des étudiants (et demandeurs d'emploi) à entrepreneuriat, en valorisant la réussite. Cette valorisation peut se faire sans pour autant dénigrer les classes ouvrières ou faire l'apologie du capitalisme. On parle bien d'une démarche permettant de « Limiter la pauvreté sans limiter la richesse » (Victor Hugo, Les Misérables) ou plutôt de limiter la pauvreté en augmentant la richesse.
  • Une simplification de la législation encadrant les entreprises. Sans déréguler le système, la croissance d'une entreprise ne doit plus être un chemin de croix pour le ou les dirigeants. Si une structure de plus de 500 salariés peut avoir un service juridique pour cela, une entreprise plus petite ne peut pas divertir des ressources pour satisfaire les lourdeurs administratives et législatives.
  • L'apport de capitaux doit se faire par les banques d'une part, mais aussi, et surtout, par l'actionnariat. Les banques prennent des risques trop limités, ce qui est, somme toute, contraire à la notion d'investissement. Pour développer l'aide des banques aux PME, il parait intéressant de s’appuyer sur les outils créés par les derniers gouvernements : le Fonds stratégique d'investissement et OSEO pour N.Sarkozy, et la Banque publique d'investissement pour F.Hollande. Une augmentation du rôle de ces organismes par la vente aux banques privées de prêts regroupant de nombreuses PME est possible. Ce passage par les banques privés permettant d'augmenter considérablement les sommes prêtées par les organismes publics, et le regroupement des prêts de dizaines, voire centaines, de TPE, PME & ETI permettrait aux banques d'avoir un investissement sans risque et avec une bonne visibilité à long terme. L'autre voie, l'actionnariat, doit passer par un développement de l'actionnariat salarié. Cela permettrai de mettre à disposition des entreprises les sommes gigantesques que représente l'épargne française, tout en permettant au salarié de prendre en main financièrement son entreprise. Impliqué dans son développement il sera alors le premier ambassadeur de celle-ci, et aura un intérêt à sa croissance. Cet actionnariat salarié, déjà voulu par Charles De Gaulle, a cessé de se développer depuis de longues décennies, c’est le moment de relancer cette troisième voie, nichée entre capitalisme et communisme. 

On peut travailler sur d'autres éléments favorisant le développement des entreprises comme l'aide à l’innovation qui doit être repensée ou le développement d'un véritable dialogue sociale et non une opposition de de syndicats (ouvriers et patronats) qui ne représentent personne à cause du trop faible taux de syndicalisation.

sources des chiffres avancés :


vendredi 6 septembre 2013

Le complexe de grandeur

Les Français semblent avoir peur de la grandeur, mais peut être en ont-ils honte...


Avec comme slogan le triste "Casse-toi riche con" qui a fait la une de Libération, on assiste à une sorte de chasse aux sorcières. Non pas contre elles, ni contre les communistes mais contre la réussite.

Ce titre de Libé ne visait que la finance mais c'est l'ensemble de la réussite et de la grandeur qui est banni par les français.

«La France ne peut être la France sans la grandeur.»
Général De Gaulle

La pensée du Général De Gaulle est bien loin lorsque que les français se moquent de la puissance de leur pays, rejettent les hommes qui ont réussi à bâtir des entreprises d'influence mondiale, rient de leurs armées, dénigrent leur industrie, vantent la concurrence des autres pays, se complaisent dans les stéréotypes péjoratifs issues du monde anglo-saxon...

L'esprit d'entreprendre existe pourtant : près de 550 000 créations d'entreprises en 2012 (dont 300 000 auto-entrepreneurs), mais trop restent des micro-entreprises avec moins de 10 salariés (99.6%).

Certes des freins législatifs limitent le développement des entreprises, mais c'est aussi un manque d'ambition de l'ensemble des acteurs : le créateurs, le financier (actionnaires ou banques), et les salariés de l'entreprises évidement.

Trop peu prennent le risque de réussir, car rester faible permet, en France, d'être protégé. Nombreux sont ceux qui admire Steve Jobs, Bill Gates, et Warren Buffett ou comment passer de 76$ à 47 milliards en 70ans...
Mais n’oublions pas la foule d'inconnu, qui n'ont pas eu la réussite de ces exceptions mais qui sont à la tête d'entreprises regroupant quelques centaines ou milliers d'emploi : ils sont créateurs de richesses et d'emploi.

Une entreprise peut vivre sans grandir, mais c'est sa croissance qui créera des emplois, de la richesse, de la valeur... A tous les niveaux, pour tous les sujets, c'est le rêve de gloire et le désir de grandeur qui manque souvent.
Entrepreneurs, sportifs, bénévoles, salariés, citoyens, chacun doit trouver la motivation d'aller toujours plus loin, de voir toujours plus grand.

Et cela dans l'intérêt commun, dans la fraternité, mais aussi en reconnaissant et respectant les réussites d'individus qui ont osé, qu'ils soient partis de rien ou qu'ils soient bien nés.

«C'est un signe de médiocrité que d'être incapable d'enthousiasme.»
Honoré de Balzac

La France est une puissance mondiale, certes loin des superpuissances telles que le sont les Etats-Unis aujourd’hui, mais elle s’appuie sur des atouts indéniables. Listons ne une partie :
Nous avons la 5ème économie mondiale, la seconde Zone Economique Exclusive (ZEE : c’est à dire le territoire économique marin), une armée capable d’agir seule, avec l’ensemble des moyens possible et partout dans le monde, la seule marine avec les Etats-Unis à posséder un véritable porte avion opérationnel, un réseau diplomatique très dense (le deuxième derrière les USA), une langue parlée par plus de 250 millions d’hommes et de femmes sur les 5 continents, un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU, une maîtrise technologique dans de nombreux domaines de pointes comme l’aéronautique, le spatiale, le nucléaire, les énergie renouvelable, une natalité proche de 2 enfant par femme (taux de renouvellement des générations), une agriculture développée, des Majors tels que Total, STmicroelectronics ou CMA-CGM, sans oublier que la France est acteur d’une paix durable sur le continent européen.

Malgré tout cela les français se sentent médiocres, ce manque d’enthousiasme vient, de mon point de vue, de deux éléments distinct : Le premier est lié au déclin des puissances européennes envenimées, au XXème siècle, dans des querelles colonialiste et des conflits mondiaux sanglant. En quelques années la France conquérante de Jaurès, qui devait être missionnaire de la civilisation dans de nombreuses régions, est passé du rang, partagé avec le Royaume-Uni, de superpuissance à celui de puissance de premier ordre parmi d’autres. Ce déclassement, aggravé par la perte d’influence de la langue française au profit de l’anglais et l’émergence des deux géants de la guerre froide, a provoqué un changement dans la façon de voir le monde depuis la France.

Le second est lié au manque d’ambition dans l’action politique, en effet pas un responsable politique ne propose depuis de longue année un projet à même d’insuffler l’espoir parmi les Français.


Source des chiffres cités : INSEE et APEC

lundi 2 septembre 2013

Qui au Panthéon ?

Le président de la République souhaite faire entrer une personnalité au Panthéon durant son mandat.

Le 2 septembre s'ouvre un consultation nationale pour que chacun puisse donner son avis sur qui mériterait d’entrer au Panthéon, on peut y participer à cette adresse.

Cet homme, ou cette femme, doit représenter la République, et la décision doit être l'objet d'un consensus le plus large possible. La discorde n'a pas lieu d'entrer au Panthéon.

Qui pour rejoindre Rousseau, Lannes, Treilhard, Hugo, Zola, Jaurès, Braille, Moulin, Monnet, Pierre et Marie Curie, Malraux, et les autres grands Hommes ?


Aux grands hommes la patrie reconnaissante 

Une question difficile, nombreux sont ceux qui mérites une place au Panthéon, peu sont élus.
Certains réclament une femme au nom de la parité. La parité fait elle de grands Hommes ? Non. Au nom du féminisme : Oui, la lutte pour l'égalité des hommes et des femmes est juste et doit être reconnue.

Que doit on reconnaître à travers l'homme qui sera honoré ?

"l'engagement humanitaire"
"l'action politique"
"l'engagement pour la paix"
"l'exploit sportif"
"la défense de l'environnement"
"L'engagement pour la liberté"
"les découvertes scientifiques"
"l'engagement pour l'égalité"
"le talent artistique"
"l'engagement pour la fraternité" 
(Liste proposé dans le cadre de la consultation nationale)


Quelque soit le choix le critère le plus important est le rayonnement de la France.

Quatre noms à proposer aujourd’hui :


Le premier pour son engagement en faveurs des libertés, la seconde pour sa maîtrise technique des fleurons aéronautique français, pionnière parmi les pionniers. De Gennes pour son impact scientifique sur la révolution numérique, Charpak pour sa volonté d'améliorer le monde par l'éducation, la culture.

jeudi 29 août 2013

Taxe Carbone, l’écologie selon Saint Hypocrite

L’objet d’une « Taxe Carbone » est de mettre en place une imposition sur la pollution issue du carbone, principalement l’émission de CO2 mais aussi d’autre gaz à fort effet de serre issue de la transformation de produit organique comme le méthane. Il s’agit de dissuader financièrement les rejets de ces gaz dans l’atmosphère pour limiter l’impact humain sur le réchauffement climatique.

Une première « Taxe Carbone » fut proposée par le gouvernement de N.Sarkozy, rejeter sans discussion par l’ensemble de la gauche car créatrice d’inégalité, elle réapparaît sous la présidence de F.Hollande, elle est dès lors huée par la droite parce que destructrice de croissance.

Certes les propositions de la droite et celle de la gauche ne sont pas les mêmes, mais les sujets de rejets sont faux. Une « Taxe Carbone » renforce l’égalité (les pollueurs payent) et motive la croissance (par un besoin d’innovation et d’investissement pour réduire les pollutions). L’opposition droite gauche met malheureusement en avant une hypocrisie flagrante au plus haut niveau de l’Etat, et ce au détriment de l’intérêt écologique et de l’intérêt national. Alors qu’une taxe de cette nature devrait être consensuelle, réunir l’ensemble des partis de l’extrême gauche à l’extrême droite, et être travaillée par la représentation nationale pour arriver à une loi juste, contraignante, et productive.

Le champ d’application de cette taxe doit être large :
  • Pour tous : du particulier au professionnel.
  • Transport : avion, camion, trains, bateau : tous doivent être taxé en fonction de leur consommation et du nombre de kilomètres parcourus.
  • Carburants : du gasoil au fameux E10, en passant par le fioul, le gaz… Pourraient être exclus les carburants de synthèse utilisant le CO2 de l’air. Resterait donc l’énergie électrique, l’hydrogène, et autres énergies propres.
  • Industrie : tous rejets de gaz à effets de serres doit être pris en compte et taxé.
  • Energie : les centrales électriques et thermiques de tout type dès lors qu’elles rejettent de ces gaz.

Au niveau mondial, la production d’énergie (de l’extraction d’énergies fossiles à la distribution), les processus industriels, et les transports représentent plus de 70% des émissions de gaz à effets de serre. Même constat en France, où, sans production d’hydrocarbures, cette somme atteint 56% du total, le reste étant dû aux infrastructures immobilières, à l’agriculture et au traitement des déchets. Une taxe qui recouvre l’ensemble de ces secteurs aura donc un impact majeur.


L‘effet recherché doit être une diminution des émissions de ces gaz. Et ce par quatre leviers différents :
  1. Le changement de mentalité chez les particuliers : cette sensibilisation est en cours mais il faut la soutenir.
  2. Un intérêt industriel à commercialiser des produit écologique abordable financièrement : voiture hybride & électrique, électroménagers économiques, installations solaires (thermique ou photovoltaïque)…
  3. L’apparition de solutions industrielles innovantes
  4. Le renouvellement du transport : marginalisation des camions, développement du ferroutage, cabotage, et des canaux.

Nombreux sont ceux qui redoute des effets négatif sur la compétitivité de nos entreprise vis-à-vis de l’étranger. Cela est parfaitement vrai si seuls les produits produit et/ou consommé en France sont impactés. Il faut donc créer un volet international de cet impôt, qui taxerait tous les produits importés sur leurs transports depuis leur pays de production, et sur le production en elle-même si le pays n’applique pas lui-même de taxe écologique.

Certains pays hurlerons au protectionnisme, l’OMC bondira, mais la France est un pays souverain. Et personne ne pourra s’opposer à une mesure résolument écologique, sauf nos dirigeants...


Mesdames, Messieurs nos représentant, arrêtez de prêcher l’écologique selon Saint Hypocrite, et agissez !

mardi 27 août 2013

Du braquage au meurtre, de la vie à la mort

Jeudi 22 Aout 2013, un petit commerce, un tabac, est braqué. Deux hommes armés d’un fusil à pompe vole des cartouches de cigarette et de l’argent, le tout dans 2 sacs à dos. Certainement pas une fortune…
Un homme, un civil, les prend en chasse en voiture. Il les renverse et tente de les arrêter avec une bombe lacrymogène. Il est abattu. Un groupe d’intervention de la police arrête rapidement un des deux coupables. L’autre est en fuite.

Rendons tout d’abord hommage à cet homme, Jacques Blondel, qui a perdu la vie en agissant contre la délinquance. On peut espérer que les autorités publiques le traiterons en héros et non, comme certains pseudo-journalistes, en inconscient. Certains parlent d’une Légion d’Honneur, pourquoi pas mais dans ce cas n’oublions pas ceux qui font le même geste sans que l’intervention se termine dans le sang.

Les vols, braquages et autres méfaits ne sont pas nouveau, mais les armes semblent circuler de plus en plus librement : d’après les témoignages les voleurs ont pris la fuite le fusil sur le dos. Comme s’il s’agissait d’un objet d’utilisation courante. De tels actes risquent de pousser les français à imiter les Texans : pour vivre heureux, vivons armé.

Comme de nombreuses personnes, le maire de Marignane réclame le recours à l’armée. Avec la multiplication des actes inqualifiables : jets de pierre contre les pompiers, les véritables concours de voitures brûlées au moindre incident avec les forces de l’ordre, c’est une solution très tentante, mais les recours à la forme militaire en lieu et place de force de police sont toujours très risqués : l’armée est formé pour faire la guerre et non la police. Le Colonel Goya en parle très bien à propos du Bloody Sunday (ici, on peut aussi s’intéresser aux articles suivant sur la Bataille d’Alger).

Avant d’envoyer les militaires sécuriser un quartier, une ville, ou même l’ensemble des villes françaises, il faut une politique nouvelle. Si arrêter définitivement crimes et délits est impossible, faire disparaître ces foyers de violences l’est.

On entend souvent parler de zone de non-droit. Pourquoi les forces de l’ordre ne sont pas plus présentes dans ces zones ? Peur de provoquer un incident qui dégénère ? Peur de risquer la vie de ces fonctionnaires ? Peur que ces policiers se défendent et blessent, voir tuent, quelques agresseurs?

               Aucune de ces raisons n’est valable. Les forces de l’ordre doivent être entraînées et équipées pour répondre à ces situations. Si ce n’est pas le cas réformons nos Polices, CRS et Gendarmerie. Si c’est le cas, si elles sont bien équipées et bien entraînées, alors qu’elles entrent dans ces quartiers et que l’ordre Républicain revienne.

Ce retour à l’ordre doit s’accompagner d’une politique volontariste pour que ces quartiers ne soient pas des ghettos. Réintroduisons les services publics et les infrastructures municipales : de la poste à la piscine, des crèches aux lycées. Une mixité sociale, culturelle et ethnique doit être atteinte dans tous les quartiers. Personne ne doit se sentir exclu et le communautarisme n’a pas lieu d’être dans la République. Cela ne peut passer que par une nouvelle façon d’imaginer l’urbanisme.

Mettons un accent certain sur la sécurité par une présence forte des forces de police. Certes une réflexion sur les peines, et autres mesures de restrictions des libertés, actuellement utilisées doit être menée, mais quelque soit la situation pénale, la loi doit être respectée par tous. Elle est la garante de la liberté de chacun, et de l’égalité de tous.

lundi 26 août 2013

Hélie de Saint Marc

Rendons hommage à Hélie de Saint Marc décédé aujourd'hui.

Ce résistant et militaire français a combattu l’inhumanité, et valorisé le courage durant toute sa vie.
La résistance, les camps de concentration, l’Indochine, l'Algérie, les prisons de France, l'industrie, et la culture du souvenir. Ses mémoires sont passionnantes et révèlent l'homme tel qu'il était : Les Champs de braises, édition Perrin, 1995.

Un beau teste dont il est l'auteur :
Que dire à un jeune de 20ans

jeudi 22 août 2013

La France en 2025

Le 19 août 2013 le gouvernement a travaillé, sous la direction du président F. Hollande, sur l’avenir de la France en 2025. Douze ans d’avance, est-ce légitime ?

Les critiques pleuvent à ce sujet depuis quelques jours. Nombreux sont ceux qui penses que c’est une perte de temps, et que le gouvernement devrait se focaliser sur aujourd’hui, 2013. On trouve partout la remarque « c’est aujourd’hui que j’ai des problèmes, que je suis au chômage, que la dette augmente alors occupez-vous en plutôt que de s’attarder sur le futur ».

Cette remarque est naturelle, mais elle ne résiste pas à la réflexion. En effet, qui croit que nous pouvons sortir de la spirale négative dans laquelle nous sommes rapidement et sans changer notre vision du monde ?
Personne j’espère.

On peut espérer relancer l’ensemble de notre pays, économiquement, socialement, culturellement, en changeant notre façon de penser. Il est alors important d’imaginer l’avenir, d’avoir un projet pour la France, un horizon définit. Ce séminaire gouvernemental a donc du sens. Mais c’est un travail difficile : il faut être innovant, réaliste, optimiste, exigeant, visionnaire. Il faut prévoir l’imprévisible, être un chef. C’est donc précisément le rôle du gouvernement et particulièrement du Président de la République : élu pour 5 ans afin d’être le chef de la nation et de la guider vers le futur.

Or vu les déclarations publique autour de ce séminaire, il semblerait que les ministres aient prit cela comme une rédaction d’écolier du pays rêvé. On note dans l’intervention sur l’accès au logement, qui "pour chacun ne sera plus un facteur de stress ou d'incertitude, mais une étape plaisante de la vie", un angélisme flagrant, de même sur le retour au plein emploi jugé « réaliste ». Mais nous pouvons espérer que des propositions plus concrètes furent faites.

Remarquons l’intervention sur l’écologie : "La responsabilité du pouvoir politique est immense. S'il se contente d'une régulation à minima au gré des aléas de la conjoncture, il faillira à sa mission. […] En 2025, la France devra avoir relevé le défi de la transition écologique, et prioritairement celui de la transition énergétique", qui appelle, de l’intérieur, le gouvernement à l’action sur un projet de long terme.

Espérons une synthèse publique de ce séminaire pour donner un point de mire à la nation, un projet auquel chacun pourra s’accrocher, pour lui-même et pour les générations futurs.




En attendant prêtons-nous à cet exercice !

La France doit s’appuyer sur ses atouts pour sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes, mais aussi rapidement reformer une grande partie de ses institutions. Les réformes institutionnelles sont nombreuses, bien connues, commencées par de nombreux gouvernement mais jamais accomplies par manque de courage politique ; cette fois il nous faut les mener à leur terme.

La France sait innover dans ses entreprise, aidons les en forçant l’émergence de nouvelle technologie. La transition énergétique est une fantastique opportunité pour cela. Développons sans restrictions des énergies renouvelable : solaire photoélectrique ou source de chaleur, éolien, les carburants de synthèse à impact nul  (et non des bio-carburants qui polluent plus que le pétrole sur leur cycle de vie complet).

Appuyons nous sur une énergie nucléaire nouvelle qui nous permettra de consommer le combustible stocké et de détruire nos déchets nucléaire avant de pouvoir définitivement se passer de ce type d’énergie si la sécurité ne devient pas irréprochable.

Diminuons ainsi la facture en produit pétrolier, changeons le parc de voitures pour les technologies hybrides ou électriques suivant les usages. Relançons le transport fluvial, le cabotage, et le ferroutage. Quel atout de faire traverser, en trains, la France en 3 heures à des marchandises qui aujourd’hui restent des dizaines d’heure dans des camions.

Durcissons les réglementations sur les déchets. Plus aucun emballage ne devra être non recyclable.

Durcissons les réglementations sur les produits de consommation courante et l’alimentation. Plus de produit toxique et de pesticides puissant/en surdose.

La santé de la population s’améliorera. Les régimes de retraite auront été revus, le temps de travail/cotisation accru : l’égalité renforcée et la situation des retraités ainsi améliorée.

La formation des jeunes aura été revue : le civisme aura repris sa place dans les écoles, école de la République avant tout. Les formations seront plus professionnelle, tournée vers la pratique, l’apprentissage.

De véritables campus seront créés : avec les laboratoires, les locaux d’enseignement, mais aussi les logements pour les étudiants qui sont aujourd’hui abandonné dans une jungle immobilière. Un esprit campus se développera, et le financement des universités par le privé se développera grâce à l’attachement des anciens étudiants à leur université d’origine. Ce financement privé ne signifiera pas un désengagement de l’Etat mais, au contraire, une augmentation des crédits universitaires.

Avec le retour progressif au plein emploi, le chômage ne sera plus une excuse à la délinquance. Il faudra rentrer dans l’ordre républicain ou s’exposer à de lourdes sanctions. Le développement de peine alternative au pénitencier, comme les travaux d’intérêt généraux, permettent un retour des condamnés à une vie normale.

Les moyens à dispositions des polices auront été largement augmentés, non pas pour réprimer la population mais pour lutter contre les réseaux de trafics de drogue et la grande délinquance d’une part, et pour rétablir le contact avec la population d’une autre part.

La France doit rester incontournable dans le monde. Le rayonnement culturel doit perdurer, et le soutient à la francophonie doit s’accentuer. En plus du développement de l’Union Européenne, la France doit entretenir des liens privilégiés avec de nombreux pays qui ont une histoire commune avec nous, d’Afrique en Asie ils sont nombreux. Le développement d’une Union du Bassin méditerranéen est lui aussi important.

Une véritable politique maritime doit être mise en place : on connait mieux la Lune et Mars que les fonds marins ! Une large partie de nos ressources futures viennent des mers. Il faut les exploiter intelligemment, mais pas les négliger. Nous avons la deuxième zone maritime économique exclusive (ZEE) après les Etats-Unis, profitons de cet atout.

Les budgets militaires auront augmentés. Il ne s’agit pas d’une course à l’armement, mais d’un geste de stabilisation. Une Armée de Terre forte, capable d’intervenir seule, comme on a pu le voir cette année au Mali. Une armée de l’Air capable de la soutenir efficacement, des manquements sont visibles dans le soutien aux forces actuellement. Et une Marine capable de veiller sur nos intérêts sur la totalité du globe : du soutien aux populations dans les iles éloignées, à la projection de puissance depuis un porte-avion, en passant par la lutte contre la piraterie. Sans oublier la dissuasion nucléaire, assurance vie de la nation contre une agression extérieure, qui, bien qu’étant une menace très diffuse aujourd’hui, peut resurgir très brusquement.



On pourrait élargir grandement le champ des réflexions sur tous ces sujets, et en traiter d’autres. L’objectif de ce blog est commun à celui de ce séminaire gouvernemental : imaginer et de proposer une voie nouvelle pour l’avenir.

Bien sûr tout ne serait pas parfait, mais il faut viser l’excellence pour s’en approcher. Nous sommes à l’aube de grands bouleversements, soyons en conscient et marchons vers l’avenir en maintenant l’ordre Républicain.

mercredi 21 août 2013

L’idée Européenne

L’Europe des nations, l’Europe des peuples, l’Europe libérale, l’Europe politique, l’Europe de la défense. Des idées, des concepts. Quelles réussites et quel avenir pour l’idée Européenne ?

« Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri, en disant : l'Europe ! l'Europe ! l'Europe !... mais ça n'aboutit à rien et ça ne signifie rien. Je répète : il faut prendre les choses comme elles sont. » Charles De Gaulle, 1965.
Ne soyons pas aveugle devant ces belles idées, mais soyons confiant dans leurs avenir.

L’Europe, ce continent qui a dominé le monde durant plusieurs siècles, fut toujours le théâtre de guerres d’influence entre les grands états. L’Union Européenne (U.E.) est née de l’horreur d’une guerre inhumaine, d’une guerre d’idéologie, elle est née après le brutal déclin des grandes puissances européennes et de l’avènement de nouveaux géants planétaires. Elle est le fruit du rapprochement des deux grands continentaux: la France et l’Allemagne.

Que de chemin parcouru depuis la Communauté européenne du charbon et de l'acier en 1951 jusqu’au traité de Lisbonne en 2009 !

La principale réussite de cette union ? La Paix.

Dans une Europe en paix depuis 1945, cela peut sembler abstrait, mais nous ne sommes pas à l’abri d’un nouveau cycle de guerres qui déchireraient le continent. Respectons cette réussite de l’U.E., par ailleurs reconnu et récompensé par un prix Nobel.

Que penser des institutions européennes?

Trop de contraintes? Trop de législations européennes? Opacité des administrations Bruxelloise et Strasbourgeoise? Beaucoup d’argents mis dans le pot commun et peu de retour? Des décentralisations d’industries vers les nouveaux entrants?

La France verse chaque année des sommes importantes à l’Europe, seule une partie est redistribuée à notre pays. Mais c’est au nom de la solidarité européenne. Les pays qui en bénéficient le plus sont plus pauvres que nous, ces aides leurs permettent d’accélérer leur développement et d’espérer un niveau de vie équivalent au notre dans quelques années. Le Portugal et l’Espagne en ont largement bénéficié lorsque leurs dictatures respectives se sont effondrées. Aujourd’hui l’Est européen est le plus demandeur. Et le développement de ces pays est créateur de richesse pour l’ensemble de l’Europe : les échanges sont plus nombreux, la croissance aussi… Doit ont refuser ce dispositif de solidarité? Si oui, alors pourquoi ne pas remettre en cause la sécurité sociale, et les autres...

Les lourdeurs de l’administration européenne ne sont pas plus importantes que celles des administrations nationales. Elles méritent toutes deux d’être réformées, et surtout simplifiées. 

Il y a d’importantes disparités fiscales, de coût du travail, et de niveau de vie entre certains pays de l’Union. Ces différences ne sont pas à négliger, mais elles tendent à se résorber lentement. La concurrence des pays « à bas coûts » en dehors de l’union est bien plus importante et problématique.

Il y a dans un sens une véritable difficulté à la construction européenne. Nombreux sont les pays qui, dans la continuité de la guerre froide sans doute, font allégeance aux Etats-Unis. Certes ce sont nos allier, mais ce sont aussi nos concurrent commerciaux. Si militairement nous avons intérêt à rester proche de la première puissance mondiale, n’oublions pas qu’après avoir protégés l’Europe durant 60 ans ils souhaitent désormais se tourner vers le Pacifique. Il faut donc travailler pour l’Europe, avec les Etats-Unis, et non pour les Etats-Unis avec l’Europe.

Il faut à l’Europe un moteur puissant. Imaginons une politique économique commune : nous aurions 3 fois la puissance économique chinoise ! Le seul couple Franco-Allemand égalerait le géant Asiatique. Dès lors notre indépendance ne sera plus discutable, nous ne subirons plus le commerce international : nous le ferons. C’est évidemment une construction complexe, pleine de compromis. C’est pourquoi il est difficile de le concevoir brutalement à 28. Mais les dernières réformes européennes permettent aux Etats des collaborations bilatérales poussées dans le cadre de l’UE. Appuyons nous sur ces collaborations pour bâtir une politique économique à 2 pays, puis 3, 4, et enfin l’ensemble de l’Union.

Prenons le couple Franco-Allemand, un géant politique et un géant économique. Utilisons notre puissance politique pour leur ouvrir des marchés, nous utiliserons leur économie pour développer notre industrie. Certes cela implique un partage de souveraineté, mais il est préférable de la déléguer à des amis que de la donner à des adversaires.


Finalement, la vraie question qui conditionne la construction européenne est : Nous sentons-nous européens?

mardi 20 août 2013

Qu’est-ce que l’Europe ?

Europa, entre l’immensité de l’océan Atlantique et l’Oural, dans les profondeurs de Russie, un continent s’étend. Les indigènes, les Européens, ont une histoire commune. De la domination de Rome à la révolution industrielle et aux idées des lumières, en passant par les invasions barbares venues des steppes de l’Est Européen, les croisades, les guerres de religions, les grands empires d’influences européennes : Autrichien, Russe, Français. Les grands hommes : élites de l’ancien régime, empereur, auteurs, compositeurs, révolutionnaires, scientifiques…

Dès la reprises économico-démographique qui suit la chute de l’empire romain, l’Europe se construit avec une multitude d’entités différentes, mais très interdépendantes les unes des autres. De tout temps les grands d’Europe ont travaillé ensembles, parfois les uns contre les autres dans des guerres avec des alliances versatiles suivant les époques. Nombreux furent les échanges entre scientifiques et politiques européens, les missives épargnées par les dommages du temps en témoigne. L’armée européenne, fille de l’Europe de la défense, a existé il y a déjà bien des siècles : les Génois armés de leurs fameuses arbalètes au service du Roi de France lors de la guerre de 100ans, contingent d’hommes du continent financé par le Royaume-Uni lors de la guerre de 7ans. De tout temps les conflits furent européens plus que entre deux Princes. De même pour l’industrie : les navires et les routes commerciales profitaient à tous, et bien que ce fut l’âge d’or de l’artisanat, les grands arsenaux fournissait l’Europe entière. Différentes citations de Charles QUINT, telle que « J'ai appris l'italien pour parler au pape ; l'espagnol pour parler à ma mère ; l'anglais pour parler à ma tante ; l'allemand pour parler à mes amis ; le français pour me parler à moi-même », montrent bien les langues n’étaient pas vues, par les élites, comme un obstacle mais comme une chance.

L’Europe, politique, économique, militaire et culturelle, s’est créé d’elle-même, il est donc contre nature de s’y opposer.

Il y a 80 ans, le Royaume-Uni et la France dominaient encore les mers, les océans, et les terres avec environ 30% des terres émergées et de la population mondiale sous leur domination. Mais avec l’émergence de puissances continentales, ou superpuissances, les pays Européens ne sont plus dominants, individuellement. Que peux faire l’Espagne, la France, ou même l’Allemagne pour concurrencer la Chine, les USA, et bientôt le Brésil, l’Inde, et les autres… Pourtant aujourd’hui l’Europe représente toujours la première puissance économique mondiale. C’est une chance pour les Européens et l’Europe, bel héritage des siècles passés.

L’Europe, ce continent qui a dominé le monde plusieurs siècles, s’est enfin uni ? Vers quoi les Européens veulent-ils aller ? L’Europe va-t-elle continuer de se construire ou sombrer dans les abîmes de l’histoire, au même titre que l’empire d’Alexandre le Grand ?

mercredi 24 juillet 2013

Propositions pour une révolution législative

Pourquoi s’interdire une révolution législative ?

Une révolution dans le sens où elle changerait brutalement le fonctionnement et l’organisation de l’Etat, législative parce qu’elle ne se passerait ni dans la rue ni les armes à la main mais uniquement par un ensemble de lois voté en bloc, par le législateur ou par le peuple.
Il ne s’agirait pas de résoudre tous les problèmes actuels de notre pays, mais de lui donner les moyens de le faire.
La liste des éléments que devrait contenir cette révolution législative est très longue. On ne peut que suggérer certaines propositions. Commençons ici :

Organisation du territoire et représentation :

Le millefeuille territorial est inefficace, d’un autre âge et onéreux. Supprimons l’ensemble, et bâtissons la France du XXIème siècle.

Regroupons les régions, une dizaine de régions métropolitaines suffisent. Ce regroupement permettrait une plus grande puissance économique, donc un poids plus important sur l’économie locale. De véritables politiques régionales de développement dans des bassins industriels cohérents pourraient être lancées, et les disparités de moyens entre régions seraient partiellement effacées.

Appuyons les politiques plus locales sur des bassins économiques liés à une métropole plus ou moins grande. Le découpage ne sera plus géographique mais économique, ce qui est bien plus pertinent au XXIème siècle, siècle où l’information s’affranchie des distances. Dès lors, arrondissements et cantons n’ont plus lieu d’être.

Supprimons les départements tels qu’ils existent actuellement, pour ne laisser dans ce découpage géographique que les services de l’état à travers les préfectures, et attachons les députés à ces territoires.

Le non cumul des mandats pour les députés semble être acquis. Dès lors que la représentation nationale des députés soit liée à une zone géographique restreinte, la circonscription, est inutile. Il convient de proposer un député pour un département. Cette centaine de députés sera garante du lien entre l’assemblée nationale et les Français. Le reste de la représentation nationale serait élue à la proportionnelle ce qui assurerait une large pluralité dans l’hémicycle.


Réorganisation législative :

Le droit français trouve son origine dans de l’Esprit des Lois de Montesquieu, puis plus formellement dans les codes civil et pénal promulgués par l’Empereur. Si ces deux ouvrages ont été réécrits, il y a aussi tout un arsenal de réglementations et de décrets qui aboutit à une jungle inextricable faites de superpositions qui mène à une perte de temps et d’argent pour l’ensemble du pays. Demandons à un large comité de juriste, nommé par le gouvernement, de travailler à une simplification de l’ensemble. En garder l’esprit, le sens, et le contenu en supprimant cette inutile complexité. La nouvelle législation dans son ensemble pourra alors être soumise au vote des assemblées pour valider la conformité de sens avec la précédente version.

Une fois ces réformes de la République exposées, on peut proposer des pistes pour la révolution législative des institutions.


Chômage, retraites, aides sociales, impôt et crédit d’impôt : le système est-il bon ?

Une réforme de l’ensemble du système de retraite est nécessaire. Espérons que cette réforme se fasse au plus vite. Mais il est indispensable d’avoir un système à l’équilibre financier, une juste répartition des pensions avec la fin de la multitude des régimes spéciaux et une prise en compte totale de la pénibilité de chaque métier.

Chaque citoyen, résident, ou possesseur de biens sur le territoire français doit payer des impôts, même si la somme est très réduite. L’impôt a une valeur symbolique qui aidera au renouveau du sentiment d’appartenance à la Nation. 

Avec les moyens de calcul actuel et l’apport de l’informatique, l’imposition par tranche et nombre d’aides sociales sont devenues obsolètes, créatrices d’inégalités, et génératrices de fraudes.
Citons en exemple la prime pour l’emploi… Et une référence avec d’intéressantes précisions accompagnées de graphiques sur l’imposition : Étienne Ghys, Directeur de recherche CNRS.



Bien autres points pourrait être abordés dans le cadre de cette révolution législative, nombre d’éléments ont été envisagés par le précédent gouvernant (de N. Sarkozy) ou sont envisagés par le gouvernement actuel (F. Hollande). Il manque la volonté politique d’aller au bout de ces réformes, en partie impopulaire, mais nécessaire pour faire sortir la France de l’immobilisme.